Les Lausanne Indians, seuls Romands et la LNA en vue

 
16 août 2025
 
par Stéphane Ducret. Remerciements à Graziano Conti Rossini, pour son temps et sa sympathie. Crédit photo : Stéphane Ducret
Image Les Lausanne Indians, seuls Romands et la LNA en vue

S’il est un sport nord-américain iconique, c’est bien le baseball. Home run (ou coup de circuit), base, lanceur, receveur, ce sont des termes bien connus des amateurs de ce sport. C’est lors d’un match de play-offs de 2e division suisse, sur son terrain de Chavannes-près-Renens, que Sport Friendly Community a rencontré Graziano Conti Rossini, le Président des Lausanne Indians. La formation vaudoise est seule romande à évoluer dans cette catégorie de la SBSF (Swiss Baseball & Softball Federation). Au menu : rétrospective de la saison 2025, objectifs à long terme, et contexte du baseball en Suisse et en Suisse romande.

Graziano, merci beaucoup de nous accorder du temps. Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Graziano Coni Rossini, je suis Président des Lausanne Indians, depuis 2020 et actif au club depuis 2018. J’ai entraîné des jeunes et des adultes. En complément, je coache toujours volontiers dans notre équipe de softball-slowpitch mixte (ndlr : variante du baseball).

Qui sont les Lausanne Indians ?

Le club existe lui-même depuis 1990. Durant plusieurs années, nous avons participé à la Ligue Suisse Romande de Baseball. Nous avons également évolué dans les trois premières divisions de la ligue suisse (1ère ligue, LNB et LNA). Actuellement, nous jouons en LNB et en 1ère ligue (groupe Ouest) et notre équipe de softball-slowpitch évolue en championnat suisse. Notre équipe junior – en collaboration avec les Martigny Minotaures et les Bulle Red Sox – joue en catégorie M15.

Vous êtes seuls les Romands dans les deux premières divisions. Comment cela se passe avec vos adversaires d’outre-Sarine ?

Le milieu est très anglophone, mais la barrière de la langue existe. Certaines rivalités existent et il y a des équipes avec lesquelles on s’entend bien. La majeure partie du temps, cela se passe très bien. Il n’y a pas d’incidents. Nous restons des structures amateures.

Et avec les autres formations romandes ?

La coopération avec Martigny existe depuis plusieurs années, les comités et les joueurs des différents clubs se connaissent. Il y a seulement les Genève Dragons qui s’en sortent indépendamment. Ils ont un très grand bassin de population, une centaine de licenciés sauf erreur. Globalement, nous nous entendons très bien avec toutes les autres équipes.

Nous vivons beaucoup de défis (accueil spectateurs, entrainements, nombre d’inscrits chez les jeunes). Cela prend du temps et de l’argent, nous ne pouvons pas faire tout d’un coup.

La saison 2025 est en train de se terminer. Quelle rétrospective fais-tu des activités du club ?

Cette saison était très centrée sur notre équipe de Ligue B. Il y a beaucoup de joueurs de 3e division qui l’ont intégrée et nous voulions les développer. Notre arrivée en play-offs traduit son bon parcours. La saison a été un peu plus compliquée pour notre formation de 1ère ligue (dernière du championnat).

Nous avons eu une bonne saison de nos U15. Ils ont intégré la ligue de développement, avec quelques débutants. Il y a eu des matchs serrés avec beaucoup de victoires. À la conclusion, ils n’ont pas accédé aux play-offs, mais ils étaient suffisamment bien placés et j’en suis très satisfait. Mon entière reconnaissance va au coach pour ces jeunes.


Tu vis ta cinquième année comme Président. Comment vois-tu l’avenir de ton club ?

Lorsque j’ai commencé comme Président, j’avais une vision, un plan. C’était d’avoir une équipe stable en première division. Dans tous les cas, il fallait travailler sur le fond, la structure, la formation, nos juniors etc… et c’est sur cela que nous mettons l’accent avec notre comité. En Romandie, nous sommes la structure la plus importante pour les adultes. Nous voulons que les joueurs passent de bonnes saisons, qu’ils prennent du plaisir au jeu. Cela doit venir de l’équipe. À long terme, nous voulons avoir une équipe forte en LNB et atteindre une certaine stabilité en LNA.

Que constates-tu sur l’évolution des Lausanne Indians, depuis ton arrivée ?

Selon moi, il y a eu une claire évolution positive. Jusqu’à aujourd’hui, le comité faisait un très bon travail pour les activités quotidiennes. Il y avait toutefois peu de ressources pour améliorer notre structure (matériel, infrastructures). Nous n’avons pas augmenté notre nombre de juniors, mais la structure est plus saine. Il y a un coach dédié aux juniors et un autre spécifique pour notre équipe de Ligue B. Actuellement, je n’ai eu que des retours positifs de l’intérieur et de l’extérieur du club.

Quels sont les défis actuels que le baseball suisse connait ?

Je vois plusieurs défis. D’une part, il y a très peu de terrains dans notre pays. Typiquement, Zürich se partage un terrain pour quatre équipes, leurs jeunes etc. Genève – de son côté – a perdu son terrain, au profit du football. Ils partagent leur surface de jeu avec une équipe de cricket, mais ce dernier n’est pas homologué pour les matchs. Chacun a ses propres combats logistiques.

D’autre part, il y a peu de licenciés en Suisse (ndlr : officiellement « près de 1’000 licenciés » selon le site de la SBSF). Nous nous montrons dès que possible, afin de faire connaitre notre sport. Nous participons notamment à la Semaine olympique, organisée par le Musée olympique. En cela, la Ville de Lausanne aide beaucoup les sports « sous les radars ».

Aussi, il y a les à-côtés. Nous sommes constamment à la recherche de bénévoles, d’arbitres, et de personnel pour aider à la bonne tenue des matchs. Si tu n’as pas d’arbitres, tu ne peux pas jouer. Les clubs ont des obligations envers la fédération et c’est un effort permanent des clubs de trouver du monde.

Question bonus : À quel point est-ce que c’est difficile de trouver sa place entre le Lausanne Hockey Club, le Lausanne Sport, le Stade Lausanne-Ouchy ? Vous partagez également les terrains de Chavannes avec beaucoup d’autres structures, notamment du football américain.

Je pense que nous sommes à notre place. Nous restons un club amateur. Les grands clubs professionnels des autres sports ne nous font pas de l’ombre, car nous n’évoluons pas dans les mêmes circonstances. Les personnes qui nous rejoignent viennent pour le plaisir et par passion, par intérêt pour le sport etc…

Le fait que nous soyons le seul club de baseball du canton aide à être vu. La cohabitation avec les autres clubs qui exploitent les terrains ici, se passe généralement très bien. Nous trouvons toujours des solutions, dans l’intérêt de chacun.

Un dernier mot ?

Je vois beaucoup de choses dans l’évolution de notre sport. Il y a souvent des obstacles à ce que l’on veut mettre en place. J’essaie toujours de peser le pour et le contre et nous faisons avancer les choses. Evidemment, je suis très content de pouvoir partager sur le baseball, qui est une passion pour nous tous. Nous avons besoin de faire connaitre le sport, et je suis reconnaissant d’avoir pu le faire aujourd’hui.

Le 16 août, soit le jour de l’entrevue, les Vaudois affrontaient les Sissach Frogs, pour le titre de Ligue nationale B. Il s’agissait du match 1 d’une série au meilleur des 3 parties. Au compte final, les Indians se sont imposés 5-12. La saison 2025 de LNB des Vaudois s’est terminée le 23 août à Sissach.

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